CAFI Sainte livrade Noyant, camp de rapatriés d'indochine
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article très intéressant trouvé par Léon NGUYEN


 
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Nina
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MessagePosté le: Mer Nov 24, 2010 14:27    Sujet du message: article très intéressant trouvé par Léon NGUYEN Répondre en citant

Extrait d’une réponse de léon NGUYEN à un article du blog de Dominique ROLLAND dans le journal « Le Monde »

Ceci dit, j’ai trouvé le texte suivant dans le carton n°106 des Archives du Ministère des affaires étrangères. Il s’agit d’un projet de loi déposé par le député Henri Thébault et, je crois que sa lecture ne peut être que comme une petite piqûre de rappel, sans parler des RAS dans les synthèses mensuelles du préfet du Lot et Garonne adressées au Ministre de l’intérieur, entre 1954 et 1956 sur la situation politique et économique de son département. Voici le fameux projet de loi qui, je pense, a dû être rejeté puisqu’on ne peut trouver aucun autre texte sur les rapatrié avant celle du 26 décembre 1961.
N° 162
ASSEMBLEE DE L’UNION FRANCAISE
SESSION ORDINAIRE DE 1956-1957
Annexe au procès-verbal de la séance du 7 décembre 1956
DEMANDE D’AVIS
Sur la proposition de loi de M. Henri Thébault, DEPUTE, tendant à régler la situation douloureuse des familles eurasiennes réfugiés d’Indochine, actuellement installés dans des baraquements ayant abrité des prisonniers de guerre et des détenus de droit commun à Le Vigeant (Vienne)
…

…
EXPOSE DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Alertés par des articles de presse, par des lettres et par des raports de témoins au sujet de la situation navrante des familles eurasiennes, réfugiées du Vietnam, demeurant à Le Vigeant (Vienne) dans un camp ayant abrité des prisonniers de guerre et des détenus de droit commun, j’ai été amené à faire les constatations suivantes:
1°) Il est pour le moins fâcheux que la France n’ait pas eu les moyens d’offrir, à des familles qui ont fait tant de sacrifices pour elle, un autre lieu qu’une région du Poitou dont le climat est rigoureux en hiver, une région éloignée de toute école, de tout marché, de tout lieu de culte. Les baraquements même transformés en logis acceptables, restent entourés de miradors, vides sans doute, mais rappellent à certains réfugiés de cruels souvenirs. La fidélité de ces familles méritait qu’on leur offre un visage de la France plus accueillant;
2°) De toute façon, ce camp, ainsi que les camps similaires dits “d’accueil”, risquent, étant donné l’organisation actuelle, de rendre lent sinon inefficace ce qui doit être leur but premier: la reconstitution sur la terre française d’un foyer, dans le réconfort d’un travail permettant d’assurer l’intégration des familles dans la communauté nationale. A la tête du centre se trouve un directeur, chargé de la gestion matérielle, aidé d’une ou deux assisatantes sociales rattachées au service social de la France d’Outre-mer. Mais la multiplicité des organismes dont dépend la direction du camp (Bureau chargé des affaires courantes dépendant officieusement du ministère des affaires étrangères, service social de la France d’Outre-mer) ne peut que faire traîner en longueur la situation de ces réfugiés.
Aussi, afin que ces centres d’accueil ne deviennent pas des camps de désespoir, mais des camps témoins de la reconnaissance française envers ceux qui lui ont été fidèles dans l’adversité, j’ai l’honneur, mesdames et Messieurs, de vous proposer l’adoption de la proposition de loi suivante:
PROPOSITION DE LOI
Article premier
Un service unique dépendant du ministère de la France d’Outre-mer et comprenant seulement des fonctionnaires avertis de la situation complexe des réfugiés et des milieux vietnamiens est créé.
Art. 2
Ce service a pour but la création de contacts humains entre les réfugiés et la métropole, l’orientation et le reclassement des familles, leur initiation à la vie française, des possibilités que leur offrent d’autres régions d’outre-mer. Il pourra prendre toutes mesures utiles pour qu’un pourcentage des emplois disponibles soit réservé aux réfugiés.
Un règlement d’administration fixera le mode d’application de la présente loi.
Pour finir, voici la liste de ces camps:
 -Sainte-Livrade (47), 1300 réfugiés
 -Bias (47),500
 -Noyant-Saint-Hilaire (03),850
-Le Vigeant (86, 250
-Saint Laurent d’Ars et Gironde (33), 100
-Oublaisse (36),28
-Paris-Quay de Vlamy Croix rouge et Secours Catho,120
 -centre d’accueil de la France d’outre-mer à Marseille et camp de Luc, Canet des Maures (83), 300
TOTAL: 3448.

Et il ne s’agit que de l’année 1956, il y a eu des arrivées avant et après, jusqu’en 1965, je crois.
Léon
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