L'histoire du CAFI de Saint-Livrade.
Le lieu dit «Moulin du lot» à Ste-Livrade, parcelle de 6 ha, fut choisi par les décrets-lois de Laval et de Daladier en octobre 1935 relatifs à l’expropriation, pour servir de cantonnement aux ouvriers qui devaient construire une immense poudrerie sur la rive gauche du lot entre Casseneuil et Ste-Livrade.
De 1940 à 1947, s’installe le temps des occupations précaires et de l’avenir incertain.
En septembre 1941, l’ensemble des terrains et les cantonnements du Moulin du Lot sont remis aux «chantiers de jeunesse». 1500 jeunes accomplissent leur temps d’armée.
Les chantiers de jeunesse française sont dissous en 1944 car la plupart d’entre eux ont rejoint le maquis de la région.
Le camp accueille ensuite une compagnie d’instruction de fusiliers de l’Air, Ste-livrade est devenue une ville de garnison.
Puis, successivement, passeront par le camp de Ste-Livrade des régiments coloniaux notamment des Réunionnais, puis des soldats Russes prisonniers de l’armée allemande de la poche de Royan.
Le camps du Moulin du Lot va ensuite accueillir une population inattendue venant d’horizons divers et lointains : les Indochinois.
Après le drame de Dien Bien Phu et les accords de Genève en 1954, l’Indochine est partagée en deux, tous ceux qui ne veulent pas vivre sous le régime du Nord Vietnam sont rapatriés en France à partir d’avril 1956. Ils sont accueillis sur la commune de Sainte Livrade dans ce camps qui deviendra le Centre d’Accueil des Rapatriés d’Indochine (CARI) puis plus tard le Camps d’Accueil des Français d’Indochine (CAFI).
Les seuls aménagements qui sont apportés au fil du temps sont l’introduction de chauffage dans un premier temps au bois puis au fioul et enfin électrique dans les logements, mais point de grands changements. Cette situation va perdurer jusqu’au début des années 80 lorsque l’Etat signe avec la commune de Ste-Livrade une convention pour lui céder le bâti, le foncier et la gestion avec une promesse de subvention pour le fonctionnement qui malheureusement s’amenuisera au fil des années pour disparaître entièrement en 2001. En 1983, la commune décide de municipaliser le CAFI et de l’intégrer au reste de la ville. Jusque là, le CAFI est un quartier isolé, désarticulé. Il faut faire face aux dépenses de fonctionnement (assainissement, voirie, espaces verts) certains équipements sont devenus obsolètes : administration, MJC, l’école et l’usine de chaussures qui ferment leurs portes en 1976. Les baraquements subissent l’usure du temps et nécessitent une certaine maintenance. Il faut les mettre aux normes. Certains bâtiments se détériorent, vieillissent le quartier prend parfois l’aspect d’une friche industrielle. Les habitants entretiennent du mieux qu’ils le peuvent leur petit coin de terre indochinoise et se rattachent à cette terre livradaise qui est leur terre d’accueil. En 1999, la municipalité s’engage avec l’aide de l’Etat dans un programme dit « de travaux d’urgence » afin d’apporter un minimum de confort (douche, WC, fermetures portes et fenêtres…) aux personnes arrivées en 1956 (« les ayants droit »). Ce programme coûtera 1 millions de francs. Malheureusement ces travaux n’ont pas été suffisants pour que le confort des habitants soit réellement bouleversé.
Discours d'ouverture du Cinquantenaire du Cafi
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