Nina Administrateur
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Posté le: Dim Juil 01, 2012 12:22 Sujet du message: Aucune concertation avec les associations du cafi |
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COLLECTIF des Associations du CAFI
La Coordination des Eurasiens de Paris
Association des arts et Cultures de l’Indochine
Association Mémoire d’Indochine
Paris, le 16 Mars 2011
Objet : Lettre ouverte aux membres du comité de pilotage et acteurs sur le lieu de mémoire du CAFI
Exemplaires adressés à Monsieur le préfet du Lot et Garonne - Monsieur le Sous- Préfet de Villeneuve sur Lot- Madame le Maire de Sainte Livrade sur lot -Monsieur le Président du Conseil Régional du Lot et Garonne - Monsieur le Président du Conseil Général du Lot et Garonne - Monsieur Jérôme CAHUZAC, Député du Lot et Garonne - Monsieur le Directeur de L’ANRU - Monsieur Daniel MENDOUZE, Directeur du cabinet ARCUS – Madame Martine SALMON – DALAS, Responsable des Archives Départementales d’Agen.
Madame, Monsieur
La première phase de l’étude qui a été confiée au cabinet ARCUS pour la définition du lieu de mémoire du CAFI s’achèvera bientôt, et le collectif des associations s’inquiète de ne pas être informé des orientations auxquelles elle a abouti. Au mois d’octobre dernier, nous avions saisi, par lettre recommandée les différentes instances concernées par le projet, pour solliciter notre participation aux réunions du comité de pilotage, en tant que collectif des associations du CAFI. Aucun des responsables ne nous a répondu et nous avons le sentiment, encore une fois, d’être tenus à l’écart de décisions qui nous tiennent particulièrement à cœur, car nous sommes les premiers concernés. Il s’agit de notre mémoire, et il est inadmissible que nous ne puissions pas être réellement partie prenante du projet. Certes, le cabinet ARCUS a été mandaté assurer le dialogue entre nous et les différentes institutions concernées. Nous constatons avec regret que son action a été limitée. La permanence tenue par le cabinet ARCUS ne correspondait ni aux besoins, ni à l'attente de toutes les parties prenantes à cette opération. Cette concertation n’en était pas une.
A l’heure où des décisions importantes doivent être prises, nous tenons à vous faire part de nos plus vives inquiétudes concernant la réalisation du lieu de mémoire.
Nous vous rappelons que, selon la définition du Cahier des charges, la mission dont a été chargé le cabinet ARCUS suite à l’appel d’offre, était définie comme suit (page 6 du Cahier des charges) :
La réalisation d’un espace de mémoire pour consacrer le CAFI comme lieu unique et symbolique au plan national de la mémoire de la communauté indochinoise
Pour ce faire, l’équipe désignée devait s’appuyer sur des compétences pluridisciplinaires, comme il est dit p 7: " le titulaire de la mission apportera son aide dans tous les aspects de son intervention grâce à une équipe pluridisciplinaire associant historiens, sociologues, ethnologues "
Or, aucun des spécialistes de l’histoire de l’Indochine, aucun des chercheurs en sciences sociales, ethnologues et sociologues qui ont mené des recherches sur le CAFI n’a été convié à participer au projet bien que leurs travaux aient été largement utilisés. Leur avis et leurs conseils n’ont pas été sollicités comme cela aurait du être le cas. Le débat avec les associations, en particulier notre collectif des associations de défense du CAFI qui aurait dû constituer un élément essentiel de l’enquête, a été inexistant.
A l'heure actuelle nous ne disposons pas des résultats de l’étude. Cependant nous pouvons affirmer que celle-ci n’a pas été nourrie de l’apport des personnes qui ont une réelle connaissance du terrain, soit par leurs travaux, soit par leur vécu. Cela a pour conséquence de lui enlever des arguments scientifiques et humains, essentiels dans un tel projet.
Nous avons signalé au départ la nécessité de préserver l'histoire et la mémoire du CAFI comme lieu symbolique, unique sur le plan national de la communauté indochinoise. Cela exigerait l'expertise d'un muséographe, spécialiste de l'Indochine. Aucune réalisation de lieu de mémoire en France n’a jamais fait l’économie d’une telle compétence, toujours sollicitée dès le début des études de faisabilité d’un projet, parce qu’incontournable.
Il faut également signaler que le cahier des charges ( page demande expressément à l’équipe chargée de l’étude de produire « au moins deux scénarios de valorisation du concept de mémoire ». Au moins deux, c'est-à -dire qu’il conviendrait qu’aujourd’hui soient présentées au moins deux, voire trois projets, à partir desquels il serait possible d’engager une discussion et d’opérer des choix. Il ne semble pas, pour autant que nous le sachions, que plusieurs scénarios aient été étudiés.
Il apparaît donc à ce jour que les recommandations du cahier des charges n’ont pas été respectées et qu’aucune réflexion sérieuse n’a été engagée, ni avec nous, ni avec les spécialistes de l’histoire coloniale de la France en Indochine et des ses retombées migratoires en France.
A ce jour, les responsables des collectivités territoriales et des différents acteurs de la rénovation du CAFI , par le biais du comité de pilotage, ont eu restitution de la première phase d’expertise sur le lieu de mémoire, qu’ils ont validée, mais nous, collectif des associations, anciens résidents du CAFI, n’en avons eu aucune communication. Il ne nous sera bien entendu plus possible de réagir et éventuellement de discuter et peut être de nous opposer aux options prises, une fois que ces décisions auront un caractère définitif.
- Au vu des informations que nous avons pu avoir sur ce projet, nous avons de sérieuses inquiétudes, dont la première serait de vider ce site de toute référence au passé de ses habitants et la deuxième d'en faire un espace ouvert à d'autres projets et d'autres activités. Ce lieu de mémoire doit être réservé à la mémoire du CAFI, spécifique parce qu’elle concerne l’histoire coloniale de la France en Indochine, qui ne saurait être confondue avec d’autres histoires migratoires. Un espace muséographique consacré aux migrations dans le Lot et Garonne est un autre projet, d’une autre envergure, qui n’a pas sa place au CAFI.
- Nous nous élevons également contre tout projet de mémoire virtuelle sur le CAFI qui serait implanté ailleurs qu'au CAFI. Nous rappelons que l’une ou l’autre de ces options, si elles étaient retenues, seraient en défaut par rapport à la définition du lieu de mémoire citée plus haut:
- réalisation d’un espace de mémoire pour consacrer le CAFI comme lieu unique et symbolique au plan national de la mémoire de la communauté indochinoiseCette définition assigne donc très clairement au lieu de mémoire une dimension nationale à partir de deux son histoire spécifique. Ce sont ces caractéristiques qui paraissent manquer au projet proposé par le cabinet ARCUS. Nous demandons donc expressément aujourd’hui le respect du cahier des charges :
- expertise d’historiens, de sociologues et d’ethnologue sur le contenu du projet.
- expertise d’un muséographe avec différentes scénographies possibles de ce contenu, avec l’évaluation de deux ou trois propositions différentes.
- intégration des associations à la réflexion menée par les experts précédents
D'ores et déjà , nous demandons à être entendus en comité de pilotage pour faire valoir nos arguments dans toutes les décisions ultérieures qui pourraient être prises.
Sans réponse constructive de votre part, vu le peu d'échos à nos différentes demandes à ce jour, cette lettre sera diffusée auprès des médias.
Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur, Madame, l'expression de nos considérations distinguées.
Au nom du collectif des associations de défense du CAFI, le Président de la CEP :
Monsieur Daniel FRECHE
Mr Daniel FRECHE - Président de La CEP
11 Allée Robert Schmitt 93320 Les Pavillons /Bois
Mr Matthieu SAMEL- Président de l’AACI
Lieu- dit Ayet 47400 Tonneins
Mr Georges MOLL - Président de l’Association Mémoire d’Indochine
Nombel Route d'Agen 47110 Sainte Livrade sur Lot |
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