Nina Administrateur
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Posté le: Mer Déc 22, 2021 15:33 Sujet du message: Histoire de la Poudrerie du Moulin du Lot |
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La POUDRERIE : CAMP du MOULIN du LOT
En 1930, le gouvernement décide de transformer un territoire agricole de 421 hectares en terroir de poudrerie nationale en annexe de celui de Bergerac en Dordogne. En 1935, il a exproprié des terrains dans trois communes du Lot-et-Garonne : Sainte-Livrade-sur-Lot, Bias et Casseneuil.
Le projet d’un complexe militaire et industriel composé de la poudrerie et des bâtiments pour loger les ouvriers et les encadrants - répartis sur Sainte-Livrade-sur-Lot (8 hectares), Bias au lieu¬-dit Astor (18 hectares), Casseneuil aux lieux–dits de la Glaudone et Savaud (15 hectares), et de Villeneuve-sur-Lot dit Carrère (4 hectares) - servait au stockage et à la fabrication de la poudre et d’explosifs. Il comprenait un champ de tir, une station de pompage, un réseau de canalisation et un circuit ferroviaire de 20 kilomètres reliant les bâtiments.
En 1939, des ouvriers sont embauchés et les travaux avancent mais le chantier est arrêté en juin 1940, après la signature de l’armistice, et les terrains sont rendus à leurs propriétaires après démontage du système ferroviaire. Les camps de Bias et de Sainte-Livrade appartiennent au ministère des Armées, les autres camps sont détruits vendus ou relèvent d’autres ministères.
A Sainte-Livrade-sur-Lot, à l’intérieur d’une enceinte de grillage barbelé, 36 bâtiments de plain-pied sont agencés autour d’une place d’armes.
En 1939-1940, le camp, construit par des républicains espagnols, sert de cantonnement aux ouvriers qui construisent la poudrerie, 3.500 à 5.000 espagnols sont réquisitionnés dès le début du chantier, ils y resteront jusqu’à l’arrêt du chantier et du démantèlement de la voie ferrée et de certaines structures.
En 1941, le camp est remis aux « chantiers de la jeunesse française » accueillant plus de 1.500 jeunes jusqu’en 1942.
En 1942-1943, la rafle des juifs d’Europe déportés à Auschwitz conduit à leur emprisonnement à la poudrerie de Casseneuil.
En 1943-44, le transit des prisonniers russes et ukrainiens arrachés aux mains des nazis en déroute ou des transfuges travaillant pour les allemands conduit à les emprisonner à la poudrerie de Casseneuil et de Sainte-Livrade.
En mai 1944, 65 élèves de l’école de l’air (promotion Tricaud 42) sont envoyés par leurs supérieurs au camp du Moulin du Lot pour éviter le STO (Service de Travail Obligatoire) en Allemagne.
En 1945-1947, les centres d’instruction des élèves de l’armée de l’air furent installés à Bias, à Sainte-Livrade et à Casseneuil en attendant des places dans les écoles de pilotage.
En 1948–1952, le camp de Sainte-Livrade fut le siège de l’internement des travailleurs requis indochinois en instance de rapatriement vers leur pays (lire dans le journal Ancrage « l’internationale de la poudrerie »).
Après le départ des travailleurs indochinois et des aviateurs, les camps restent inoccupés et abandonnés.
Nina Douart Sinnouretty
Voir l'International de la Poudrerie- Journal Ancrage |
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