CAFI Sainte livrade Noyant, camp de rapatriés d'indochine
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Article sur le site de la DRAC Aquitaine avril 2015


 
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daniel



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MessagePosté le: Mer Oct 28, 2015 20:48    Sujet du message: Article sur le site de la DRAC Aquitaine avril 2015 Répondre en citant

Suite aux accords de Genève de 1954 sur l'Indochine, une grande partie des ressortissants français dut rentrer en France en 1956. L'état réquisitionna alors d'anciens camps militaires pour les héberger

Celui situé au nord de Sainte-Livrade-sur-Lot fut l'un d'entre eux. En 1956, il prit le nom de Cité (et plus tard Centre) d'Accueil des Français d'Indochine (CAFI), et y accueillit près de 1200 réfugiés (dont nombre de Français, mais aussi Laotiens, Chinois, Cambodgiens...) : anciens soldats, enseignants, couples mixtes... Ils furent installés dans 36 baraquements longilignes et précaires, sans eau chaude et wc, répartis sur 300 logements. Peu à  peu, cette population, sans reconnaissance et isolée, investit les lieux, en transformant les espaces végétalisés en jardins vivriers, avec des graines « de là -bas »..., en créant des lieux de cultes catholiques, bouddhistes, taoïstes..., tout en s'insérant progressivement à  la société française.

En 1981, la municipalité devint propriétaire du camp et, en 2006, une centaine de personnes y vivait encore .... mais dans des conditions de logement inacceptables. D'où la mise en place d'un programme national de destruction et de relogement (Programme ANRU), mais hélas, plus soucieux de conditions sanitaires que de mémoire collective.

La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d'Aquitaine est donc intervenue à  partir de 2010, à  la demande des élus et du Préfet, pour prendre en compte la réalité humaine et historique de ce Centre et de ses résidents. C'est ainsi qu'en 2011, la Conservation des monuments historiques présenta un dossier de protection au titre des monuments historiques pour sauver 4 barres d'habitations (sur 36), comprenant l'église et la pagode, ainsi que l'espace vert entre les bâtiments, au titre des « lieux de mémoire ». Une petite partie du CAFI est donc désormais protégée.

Dans le même temps, le Service territorial du Patrimoine et de l'Architecture (Stap) de Lot-et-Garonne a veillé à  la qualité du relogement, mais aussi à  la restauration des bâtiments protégés, au déplacement des autels et à  la réhabilitation de la pagode, afin que soit pris en compte l'héritage culturel de la population. Autour du Préfet, les collectivités et la Drac Aquitaine ont convenu d'une étude sur un futur « lieu de mémoire », nécessitant une synthèse des connaissances et des témoignages. Un comité scientifique (Université, CNRS, Drac), devant impliquer la communauté elle-même, en a affiné les thématiques Ce lieu de mémoire n'aura donc pas pour vocation de « patrimonialiser », mais bien de créer un lieu de parole et d'échanges sur l'histoire contemporaine et, notamment, sur les non-dits de la décolonisation.

Encore faut-il pouvoir explorer et exploiter les sources, écrites et orales, publiques ou privées, en France et à  l'étranger : En 2012, le Service des Collections de la Drac Aquitaine, responsable du programme, a mis en œuvre avec le Conseil général de Lot-et-Garonne les recommandations du comité scientifique, et co-finançe cette mission, confiée au Réseau Aquitain d'Histoire et de Mémoire de l'Immigration (RAHMI), en étroit partenariat avec les archives départementales. A ce jour, la description des fonds est quasi achevée et une réflexion est engagée pour réaliser un site régional "patrimoine culturel immatériel de l'immigration" (qui serait géré par le Rahmi). Il permettrait à  toutes les communautés de rapatriés ou d'immigrés de pouvoir sauvegarder leur mémoire. Il participerait ainsi à  l'éducation citoyenne sur l'immigration ainsi qu'à  la reconnaissance de la diversité culturelle.
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