daniel
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Posté le: Mar Déc 27, 2022 02:17 Sujet du message: Droits des Rapatries Francais d'Indochine |
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Le CEP-CAFI a adressé une lettre à Mr Emmanuel MACRON. Voici le contenu.
Association CEP-CAFI
25 rue Vauvenargues
75018 PARIS
SIRET N° 487808950 000
Enregistrée à la Préfecture de Police
de Paris : N° W751172250
Paris, le 22 février 2022
M. Daniel FRECHE
Président du Collectif des Eurasiens
pour la préservation du Centre d’Accueil des
Français d’Indochine (CEP-CAFI)
frechedaniel93@gmail.com
06.51.36.23.19
A
Monsieur le Président de la République
O B J E T : Lettre à Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République
L’association CEP-CAFI créée en 2005 a pour objet la défense des intérêts matériels
et moraux des Français d’Indochine, particulièrement des rapatriés d’Indochine de 1956 pris
en charge par l'État français hébergés dans différents centres et camps d’accueil à leur
arrivée en France, notamment les camps de Sainte Livrade sur Lot, de Bias dans le Lot et
Garonne et dans les corons de Noyant d’Allier.
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur l’histoire et la situation actuelle de ces
Français d’Indochine, qui ont séjourné pendant des années dans ces camps, oubliés de
toutes les législations sur les rapatriés depuis la loi du 26 décembre 1961. Celle-ci donnait
une définition juridique aux rapatriés et prévoyait des dispositifs d’assistance, de solidarité
et d’aide à l’insertion en leur faveur. Avant le vote de la loi de 1962 le Centre d'Accueil des
Rapatriés d'Indochine (CARI) était devenu le Centre d'Accueil des Français d'Indochine
(CAFI). Ce glissement sémantique leur enlevait le droit de se revendiquer comme des
Français rapatriés dans les termes de la loi de 1961. C’est ainsi que, pour nous, les
rapatriés d’Indochine se voyaient privés des dispositifs de la loi de 1962 et des lois suivantes
votées seulement en faveur des rapatriés d'Algérie.
En 1962 après les accords d’Evian, des familles de harkis, rapatriés d’Algérie pris en
charge par l'État, ont séjourné jusqu’en 1975 dans le camp de Bias dans le Lot et Garonne,
où avaient été accueillis en 1956 700 rapatriés d’Indochine.
Les camps de Sainte Livrade et de Bias étaient d’anciens camps militaires constitués
de baraquements aménagés de manière sommaire en logements familiaux pour les
rapatriés. A leur arrivée en France les familles des rapatriées d’Indochine et les familles des
harkis ont vécu dans les mêmes conditions, administrés par les mêmes ministères et soumis
dans les premières années au même règlement indigne, l’arrêté Morlot, qui les privait de
leurs droits et libertés.
En 1975 et dans les années suivantes des lois spécifiques étaient votées en faveur
des harkis, ayant pour conséquence leur intégration en tant que citoyens français et le
démantèlement du camp de Bias. Les rapatriés d’Indochine, oubliés de ces textes de loi,
n’ayant rien obtenu, vécurent dans le camp de Sainte Livrade sur Lot dans les mêmes
conditions précaires, jusqu’en 2014.
En 2004/2005, notre action pour la reconnaissance des droits pour les rapatriés
d’Indochine provoquait la visite au camp de Sainte Livrade sur Lot de Monsieur
MEKACHERA, Secrétaire d'État aux anciens combattants, ainsi que l’ouverture d’une
enquête faite par l’IGAS à la demande de Mme Catherine VAUTRIN, Secrétaire d’Etat aux
affaires sociales.
Suite au rapport de l’IGAS, la commune de Sainte Livrade sur Lot, propriétaire du
site, obtenait des financements exceptionnels par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation
Urbaine) pour la rénovation du CAFI. En 2014 les barres de logement de l’ancien camp
démolies, faisaient place à des logements sociaux. Sur ce site était préservé un périmètre
reconnu comme lieu de mémoire du CAFI, où tous les ans le 8 juin est célébrée la journée
nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine.
Le texte de loi voté en novembre 2021 portant “ reconnaissance de la Nation et
réparation des préjudices subis par les harkis … et par leurs familles du fait des conditions
de leur accueil sur le territoire français … reconnaît la responsabilité de la France du fait
des conditions indignes de leur accueil sur son territoire dans les camps et hameaux de
forestage, ayant entraîné des privations, des atteintes aux libertés individuelles, sources
d’exclusion, de souffrance et de traumatismes durables. Il prévoit en conséquence que ces
personnes ont droit à une réparation de l'État des préjudices qu’elles ont subi de ce fait…. “
Les rapatriés d’Indochine des camps de Sainte Livrade, Bias et Noyant d’Allier ont subi les
mêmes préjudices et souffrances que les harkis du fait des conditions de leur accueil par
l'État français, pour ceux de Sainte Livrade pendant près de 50 ans, sans jamais avoir été
reconnus. Ces souffrances et préjudices, particulièrement vivaces du vivant des rapatriés de
la première génération, se perpétuent dans leurs descendants de la deuxième et troisième
génération, ayant vécu avec leurs parents dans ces camps.
Selon le principe d'équité et d’égalité de traitement, nous réclamons pour les
rapatriés d’Indochine de 1956 un traitement juridique identique, afin qu’ils soient reconnus
et rétablis dans leurs droits. Nous sollicitons de pouvoir témoigner de l'histoire des français
d’Indochine rapatriés en 1956 devant toute instance parlementaire en examen de la loi du
21 novembre 2021.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments
respectueux.
Daniel FRECHE |
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